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En volaille de chair, il faut reconquérir la souveraineté alimentaire

Pour le président de l'Anvol, la filière des volailles de chair doit reconquérir le marché intérieur français.

Si l’année écoulée a permis d’avancer sur de grands enjeux pour la filière de la volaille de chair, les défis restent nombreux afin de reconquérir le marché intérieur français et assurer le renouvellement des métiers de la filière.

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« Nous avons enfin retrouvé un peu de sérénité sur le plan sanitaire, la crise est derrière nous », se réjouit Jean-Michel Schaeffer, président de l’interprofession de la volaille de chair (Anvol), en ouverture de l’assemblée générale de cette dernière le 10 avril 2024 à Angers (Maine-et-Loire).

La campagne de vaccination a concerné près de 26 millions de canards. « Qui l’aurait cru il y a un an ? », déclare le président de l’Anvol, ajoutant qu’il faut « continuer à défendre et faire en sorte que l’État ne se désengage pas du financement de la vaccination ».

D’autant plus que l’année 2023 « a montré que notre voix portait, souligne Jean-Michel Schaeffer, même si tout est loin d’être satisfaisant », devant la multitude de défis auxquels est confrontée la filière.

Attractivité des métiers

La filière de la volaille de chair illustre malgré elle la perte de la souveraineté alimentaire en France, explique le président de l’Anvol. Aux enjeux environnementaux et de souveraineté alimentaire, vient s’ajouter celui de l’attractivité de ses métiers.

« La population des éleveurs de volailles de chair est plus jeune que le reste de la population agricole : 48 % ont plus de 50 ans contre 60 % pour le reste de la population agricole », constate Jean-Michel Schaeffer. Cependant, le nombre d’élevage de volailles de chair a diminué de 18 % en dix ans.

« Sans renouvellement, qui pourra mettre en œuvre les solutions pour répondre aux défis de l’élevage ? », interroge le président de l’interprofession. Le renouvellement concerne aussi les métiers de l’aval, tandis que près d’un tiers des salariés du secteur de l’abattage et de la découpe partira à la retraite d’ici à dix ans.

« Mais comment attirer demain des jeunes dans notre métier quand vous savez avant même de démarrer un projet qu’il faudra des années avant qu’il ne se concrétise, s’indigne-t-il. Le soutien à la filière doit aussi passer par une simplification des procédures administratives pour construire des poulaillers. »

Premières réponses du gouvernement

« Depuis quelques mois, les choses bougent, mais qu’un peu », concède le président de l’Anvol. Ainsi, le ministre de l’Agriculture s’est engagé à réduire les délais des recours juridiques dans les projets d’installation, une première étape saluée par l’interprofession, même si « un vrai combat reste à mener pour apporter des solutions de simplification aux éleveurs ».

Face aux nombreux enjeux, « des solutions sont à notre portée, si tant est que nous ayons un soutien politique clair et ferme pour permettre aux porteurs de projet d’exprimer leur talent, et de contribuer à la réussite économique de notre filière », argue Jean-Michel Schaeffer.

Plafond sur les importations ukrainiennes

Autre étape marquante, l’application d’un plafond d’importation sur les volailles en provenance de l’Ukraine. L’accord européen a abouti à un seuil de déclenchement de la mesure de sauvegarde, basé sur les volumes moyens importés des années 2022 et 2023, ainsi que le dernier semestre de 2021. C’était une demande de longue date de la filière de la volaille française, dont se félicite le président.

La reconquête du marché intérieur

« La reconquête de notre souveraineté est ce qui guide toute notre action », affirme-t-il. Dans cette ambition de reconquête du marché intérieur par la filière de la volaille française, l’interprofession met en évidence trois axes prioritaires :

Des propositions qui seront présentées au ministère ce 11 avril 2024 lors d’une réunion de travail, assure le président de l’Anvol, espérant « une mise en œuvre rapide et effective du plan de souveraineté pour l’élevage ».  « Il s’agit non seulement de protéger la qualité, l’exemplarité et la diversité de nos modèles de production, mais aussi notre modèle social », conclut-il.

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